Des chantiers convertis en monument à la corruption
Une bonne partie des ressources millionnaires de la coopération pétrolière versée par les gouvernements d’Hugo Chavez et Nicolas Maduro dans les Caraïbes et en Amérique Centrale a été consacrée à l’investissement en infrastructure. Les prestations dans cette rubrique ont été entachées par la corruption dans l’exécution de chantiers qui s’est passé dans le pire des cas documentés, celui d’Haïti. Pour la reconstruction suite au dévastateur tremblement de terre de janvier 2010 ont été budgétisés 2 119 millions de dollars de Petrocaribe et son exécution s’est terminée dans un scandale d’abandon de chantiers, surfacturations, détournement de fonds et enquêtes sur la légitimation de capitaux et avantages pour des entreprises de construction liées à des puissants dirigeants politiques.
1.- Enquête avec drones. #Petrofraude a visité des chantiers qui ont été financés avec des fonds de Petrocaribe et a obtenu des images inédites qui confirment l’état d’abandon de structures qui devaient être utilisées pour récupérer la vie collective dans un des pays les plus pauvres du continent et qui avait été affecté par une des plus grandes catastrophes naturelles de son histoire. Marchés, complexes de logements et hôpitaux se trouvent sur la liste.
Des prises aériennes originales de projets associés à la reconstruction d’Haïti confirment l’état de retard, abandon et mauvaise utilisation des chantiers / IMAGES DRONE, DENNIS RIVERA
2.- Relations influentes. Des entreprises de construction et ingénierie associées aux gouvernements d’Haïti et de République Dominicaine ont été les principaux bénéficiaires des détournements dans l’attribution des contrats de chantiers publics. Parmi les plus favorisés se trouve un dirigeant proche de l’ex-président dominicain Leonel Fernandez : le sénateur Félix Bautista, qui a été sanctionné dans l’affaire Petrocaribe par le Département du Trésor des États-Unis. Des documents rassemblés pour la présente investigation indiquent le trajet des fonds du sénateur vers le financement de campagnes présidentielles dans deux pays du continent et de l’œuvre sociale de Fernandez.
3.- Indifférence Vénézuélienne. Les accusations du scandale ont été rendues publiques à Haïti depuis au moins quatre ans. Quand on surgi les plaintes publiques, des diplomatiques vénézuéliens ont répondu que le gouvernement de Maduro se sentait satisfait de l’exécution des projets dans le pays caribéen et a même signalé que les audits réalisés par le Venezuela avaient donné des résultats satisfaisants.
4.- Impact culturel. La corruption avec les fonds provenant du Venezuela a été d’une telle ampleur que quelques haïtiens ont créé un mot expression pour décrire les chantiers abandonnés : le terme se réfère aux barrières rouges qui sont en général déployées pour cacher la structure à moitié terminée.
5.- Chantiers à suivre. #Petrofraude a fait un inventaire de plus de 300 chantiers et programmes de construction sur le continent. Quelques-uns d’eux, comme le projet du complexe de raffinage « Grand Rêve de Bolivar » au Nicaragua, impliquaient des méga-investissements mais ils ont été exécutés à moitié. D’autres, comme les plans d’infrastructure de Belize, ont été le centre des pétitions d’audit des opposants.